Marianne Monnet nous a quittés.

Dans un communiqué de l’association Jean Monnet de Bazoches sur Guyonne nous informe que
Marianne Monnet-Nobécourt
(8.xi.1941, Washington – 28.iv.2013, Paris)

Marianne Monnet nous a quittés.

Notre association est orpheline.Au cours de son enfance et son adolescence en famille, dans la chaumière d’Houjarray, l’actuelle « Maison Jean Monnet », nul doute que la jeune Marianne avait été profondément marquée par l’atmosphère si singulière de cette demeure où son père vivait et travaillait sans relâche à ses desseins pour l’Europe, et où se pressaient les grands de ce monde pour rencontrer « l’inspirateur », dans l’intimité et la convivialité familiale.

De cette époque, dont elle ne parlait guère, car elle ne cultivait pas le culte du passé, Marianne avait assurément gardé le goût pour les rencontres, l’ouverture vers les autres, la chaleur de l’accueil, le don de l’hospitalité.
Elle avait choisi très jeune la profession de psychanalyste. Elle y consacra sa vie et continua de recevoir ses patients jusqu’au bout de ses forces.
C’est certainement de son père qu’elle tenait ce trait de caractère de mener plus d’un projet à la fois. Plusieurs fois mère et grand-mère, elle n’eut de cesse, toute sa vie durant, en plus de ses activités familiales et professionnelles de militer dans le milieu associatif et le secteur social.
Fondatrice d’un club de prévention de la délinquance dans un quartier sensible du nord-est parisien, elle s’y engagea pendant plus de vingt ans, n’hésitant jamais à donner de sa personne autant que de besoin, de jour comme de nuit si la situation l’exigeait. Elle permit ainsi à de nombreux enfants en décrochage scolaire de ne pas verser dans la violence et de s’insérer durablement dans la société. Les jeunes qui l’ont connue petits, aujourd’hui mariés et parents, sont devenus éducateurs, chefs de service, commerçants ou artisans. Ils se souviennent de Marianne comme d’une deuxième maman, sévère quand il le fallait, mais toujours juste dans ses décisions, et qu’ils respectaient et aimaient profondément.
Depuis quelques années, Marianne avait modulé le rythme de ses activités pour se consacrer à sa dernière passion, l’art de la photographie. Au départ totalement néophyte, elle avait très vite acquis la maîtrise de la prise de vue ainsi que du maniement des logiciels de retouche d’image les plus perfectionnés.
Elle pouvait ainsi, à partir d’un simple cliché représentant un objet du quotidien, une fleur ou un arbre, donner libre court à son imagination en transformant la matière et les couleurs. Le résultat était si extraordinaire qu’elle était sur le point d’exposer ses œuvres.
Mais Marianne n’aimait pas le devant de la scène, et tout comme son père, elle appartenait à la catégorie de ceux qui n’ont pas voulu « être quelqu’un » mais « faire quelque chose ». Ces dernières années, préférant toujours l’action à la représentation, elle continuait son engagement dans notre association, pour la transmission des valeurs européennes auprès des jeunes générations.
S’agissant de la mémoire de son père, Marianne Monnet, Vice-Présidente de notre association, était très attentive à ce que l’image ou le nom du Père de l’Europe ne soient pas utilisés à des fins mercantiles mais au contraire toujours liés à un objectif d’intérêt général et de pédagogie. Malheureusement, la maladie ne lui aura pas laissé le temps de concrétiser de nouvelles idées.
Nous sommes aujourd’hui très affectés, choqués et impuissants face à ce départ brutal, et c’est un sentiment d’abandon qui nous envahit. Toutes celles et ceux qui comme nous, eurent la chance et le privilège de croiser le chemin de Marianne, mesurent aujourd’hui combien sa perte est cruelle. Et nous devrons nous contenter désormais des souvenirs de moments partagés, de rires et de réflexions profondes.
Nous pourrons lui rendre un dernier hommage ce vendredi 3 mai à 16 heures au cimetière du Père Lachaise.
Marianne n’avait pas souhaité de couronnes, mais de simples bouquets de roses ou de pivoines, dans des tons clairs, ses fleurs préférées. Nous adressons nos sincères pensées à ses enfants et ses petits-enfants, dont nous partageons l’immense peine.

Isabelle Bénoliel
Présidente de l’Association Jean Monnet

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